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PEAU

Au cours d’une chimiothérapie, les altérations de la peau peuvent prendre un caractère strictement dermatologique : éruption cutanée, dermatite, altérations des muqueuses de la cavité buccale, de l’intestin, du rectum et des organes génitaux, par exemple. (Voir tableau à la page suivante.)

Au niveau des membres, on peut observer un gonflement (œdème) des doigts, une peau translucide et érythémateuse, une desquamation et, dans les formes les plus graves, la  formation de vésicules et  crevasses sur la  peau des mains et  des pieds.

De nombreux médicaments peuvent altérer la pigmentation de la peau, en particulier chez les personnes à la peau foncée. L’accentuation de la coloration cutanée peut être diffuse ou limitée à certaines zones.

Les effets des radiations ionisantes sur la peau dépendent du volume irradié et de la région traitée : une sensibilité accrue est con- statée en cas d’exposition d’un volume supérieur à 20 cm³ et des plis cutanés, des aisselles et de l’aine, en particulier.

La peau réagit à la radiothérapie comme à une exposition intense au soleil sans protection. Elle est capable de réparer spontané- ment les lésions réduites d’une séance isolée de radiothérapie, mais généralement pas les dommages dus à la répétition de séanc- es quotidiennes, qui tendent avec le temps à provoquer érythème (rougeur), sensation de brûlure, assombrissement de la zone irradiée, voire véritables plaies cutanées douloureuses. Les dommages dépendent également du type de peau, de l’intensité du traitement, de la zone traitée, du nombre de séances, mais aussi d’une série de précautions susceptibles d’améliorer la tolérance du traitement si elles sont mises en œuvre avant ou pendant ce dernier.

QUE FAIRE ?

 Il n’est pas possible d’éliminer complètement les effets indésirables des radiations sur la peau, mais des soins dermatologiques quotidiens attentifs avec des produits spécifiques peuvent limiter l’ampleur et la durée des lésions. Pendant la radiothérapie, une protection solaire est nécessaire, même en cas d’exposition au soleil brève dans un environnement urbain.

Les manifestations cliniques peuvent être aiguës ou tardives. L’érythème, l’hyperpigmentation, la desquamation ou l’épidermolyse sèche, et la diminution de la transpiration et de la production de sébum sont quelques-unes des réactions aiguës très fréquentes au début de la radiothérapie.

L’épidermolyse exsudative caractérisée par la destruction de la couche basale de l’épithélium et l’exposition du derme est plus rare. La lésion ne guérit qu’en quelques semaines et expose le patient à des complications infectieuses pouvant exiger l’interruption temporaire du traitement et provoquer des cicatrices dystrophiques.

Les effets cutanés tardifs de la radiothérapie sont les altérations de la pigmentation avec dyschromies, l’atrophie de la peau et des annexes, l’œdème et la fibrose du tissu sous-cutané, et la télangiectasie. Ces phénomènes sont irréversibles. Au vu de cette sensibilité accrue de la peau pendant la radiothérapie et/ou la chimiothérapie, il est recommandé d’utiliser des produits spécifiques et d’éviter de se gratter, de se frotter et d’utiliser des élastiques serrés, parce que certains médicaments pourraient causer des dom- mages permanents (« dermographisme »).

Les répercussions cutanées de la chimiothérapie ou de la radiothérapie ne peuvent être évitées, mais une intervention avant ou pendant le traitement peut aider à les limiter. Dans ce cas également, les radiations et/ou l’action cytotoxique de chimio- thérapie provoquent en effet une altération de la peau et des muqueuses (buccale, génitale, anale) imputable à l’inflammation non contrôlée, qui amplifie les dommages tissulaires et les symptômes. L’usage de produits spécifiques à même de contrôler l’inflammation locale tout en hydratant la peau est conseillé, afin d’assurer une réparation et une réépithélialisation adéquates de la peau et des muqueuses.

Un nettoyage minutieux et une hydratation correcte de la peau sont fondamentaux pour limiter les dommages cutanés.

L’hygiène corporelle doit être effectuée au moyen de préparations spéciales respectueuses de la peau et être associée à une hydratation soigneuse de l’ensemble de la peau en vue d’en favoriser la régénération.

Des antibiotiques doivent être administrés en cas d’infection.

Les rétinoïdes et les corticoïdes doivent être évités, en raison de leur effet négatif sur la peau lésée, en particulier lors d’utilisation prolongée.

Seuls des corticoïdes locaux administrés sous contrôle médical strict sont autorisés en cas de lésions eczémateuses.

L’idéal serait d’appliquer des produits dermatologiques de soutien spécifiques à ce type de problèmes dès le début du traitement. Il est quoi qu’il en soit crucial de contrôler l’inflammation, pour aider la peau à mener à bien la réparation tissulaire physiologique.

«  PUIS-JE  PRENDRE  LE  SOLEIL ?  »

L’interaction des médicaments de chimiothérapie et de l’exposition aux rayons solaires peut provoquer des réactions cutanées. Il est donc recommandé de limiter l’exposition au soleil pendant une chimiothérapie. Cette dernière augmente en effet la sensibilité de la peau aux rayons solaires, qui pénètrent ainsi plus en profondeur, comme si la peau était exposée plus longtemps ou sans protection. Il en résulte une augmentation du risque de rougeurs, de coups de soleil et d’altération de la couleur de la peau.

 

PHOTOPROTECTION

Les effets nocifs des UVA se manifestent après une exposition très prolongée, tandis que ceux des UVB apparaissent plus rapidement. La priorité est donc de se protéger contre les rayons UVB. Les crèmes solaires les plus récentes contiennent une variété de substances filtrant et bloquant les deux types de rayons : les filtres solaires.

Les crèmes de type « écran total » absorbent ou reflètent l’ensemble des rayons UVA et UVB ; les crèmes ordinaires ont en revanche pour but de ne filtrer qu’une partie des rayons et de laisser passer le reste.

SUGGESTIONS POUR LIMITER LES  DOMMAGES CUTANÉS  DE LA RADIOTHÉRAPIE

Dès 10 jours avant le début de l’irradiation :  il est conseillé d’utiliser un produit hydratant et apaisant spécifique pour préparer la peau au traitement, en appliquant une fois par jour une quantité suffisante pour couvrir la zone à irradier.

De la 1re à la 25e séance : hydratant apaisant

+ Crème normalisant le tissu cutané, une fois par jour après l’irradiation ou au besoin, en appliquant une quantité suffisante pour couvrir la zone concernée.

Il est conseillé d’éviter d’exposer au soleil la zone traitée par radiothérapie pendant le traitement et les 3 mois qui suivent, au minimum.

Carnet de voyage

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