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Anticancéreux oraux : les officines initient de nouveaux accompagnements pharmaceutiques

Anticancéreux oraux : les officines initient de nouveaux accompagnements pharmaceutiques

L’avenant n°21 à la convention nationale pharmaceutique précise les modalités des entretiens pharmaceutiques pour les patients sous anticancéreux oraux. Enfin un statut reconnu et valorisé.

 Le pharmacien d’officine pourra mettre en place des entretiens de suivi avec le patient afin de veiller à la bonne observance du traitement et de prodiguer au patient un soutien dans la prise en charge de sa maladie. Cet avenant marque un tournant dans la considération du rôle déjà exercé par les pharmaciens depuis longtemps et représente une avancée dans l’amélioration du parcours de soin en cancérologie.

Les traitements anticancéreux oraux : une alternative évidente et croissante

On observe un essor de ces traitements oraux depuis plusieurs années et aujourd’hui, 40% d’entre eux sont des thérapies ciblées, 37% sont des chimiothérapies conventionnelles et 18% de l’hormonothérapie. Ce mode grandissant d’administration de molécules anticancéreuses, par principe, fait du patient un acteur de son traitement. Ainsi le traitement n’est plus restreint au service d’oncologie mais s’étend au domicile du patient.

Un inconvénient de taille lié à l’observance

Elle peut porter sur la régularité des prises, conduisant à des variations incontrôlées de l’efficacité, des fluctuations d’ordre physiologiques telles que la perte de poids, nécessitant un réajustement du dosage, ou encore l’apparition d’effets indésirables ou d’interactions médicamenteuses que le patientne saura pas anticiper efficacement. Ces problèmes inhérents à la prise orale à domicile sont une question d’importance croissante au vu de la multiplication de ces traitements dans la prise en charge globale des cancers en France. Le problème initial étant le manque d’information relatives au traitement, il s’agit là de proposer un soutien et un accompagnement au plus proche du patient.

Le rôle du pharmacien dans la continuité de la prise en charge

Ce lien est déjà assuré depuis de nombreuses années par le pharmacien d’officine. En effet, il délivre les traitements et connait le patient. De plus, il est en mesure de l’informer des bonnes pratiques et de prévenir des problèmes liés aux interactions et aux effets indésirables. Ces compétences et ce rôle de facto font de lui un autre acteur dans le traitement anticancéreux oral, rôle qui est maintenant reconnu.

Le 30 septembre 2020, un avenant à la convention nationale pharmaceutique a été publiée dans le Journal Officiel, clarifiant et officialisant le rôle du pharmacien dans la continuité de la prise en charge des patients sous traitements anticancéreux oraux. Concrètement, cette mesure permet au pharmacien de proposer un suivi au patient qui se déroule en trois entretiens, la première année, et pour lesquels il sera rémunéré par la CPAM. Le cadre défini concerne les patients majeurs et sous traitements anticancéreux oraux pour les médicaments de classe ATC L01 et L02.Le premier entretien est consacré au recueil des informations du patient, un premier échange sur le traitement et le pharmacien s’assure de la bonne compréhension de la prise du traitement par le patient lui-même. Le deuxième entretien est dédié aux questions relatives à la qualité de vie et aux éventuels effets indésirables rencontrés. Le pharmacien peut notamment être amené à proposer au patient des produits de soins de support ainsi que des solutions complémentaires adaptées afin de réduire ces effets et d’améliorer sa qualité de vie. Enfin, au cours du troisième entretien, le pharmacien doit apprécier l’observance et conseiller le patient en cas de besoin. D’autres entretiens de suivis seront organisés les années suivantes.

Cet avenant qui vient reconnaître le rôle déjà exercé par le pharmacien dans le parcours de soin du patient depuis de nombreuses années est aussi un cadre posé clairement afin de personnaliser le traitement et de le rendre moins complexe pour le patient. Cette évolution marque une étape supplémentaire dans l’implication du système de santé dans le parcours de soin du patient en oncologie.

Olivier Roca, PhD

Directeur de communication Science et Médecine

Source : avenant n°21 – extrait du Journal Officiel de la République Française

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042376946